histoire de l’homme qui ne voulait pas mourir

sous l’œil des critiques littéraires et des médias


dans la presse écrite

Le Matin Dimanche, Michel Audétat
Catherine Lovey, un vrai roman de proximité, 28.01.24


” Comme un conte de Charles Perrault, le récit débute par Il était une fois. On croit entrer dans le merveilleux mais on est vite détrompé: le nouveau roman de l’écrivaine et journaliste Catherine Lovey n’a rien d’un conte. Au contraire: il est taillé dans l’étoffe des jours ordinaires, au raz d’une vie qui passe et qui s’en va. Cette histoire est au fond très commune. Ce qui l’est moins, c’est le talent de l’auteure pour défaire les apparences de la vie quotidienne quand l’ombre de la mort s’y projette. Délicate, elle sait mettre des mots là où ils font défaut.

(…) On le sait, ni le soleil, ni la mort ne peuvent se regarder en face. Alors on biaise. On s’arrange. On élude. On dit certains mots pour éviter d’en dire d’autres. (…) Ces menues trahisons du langage, Catherine Lovey les révèle avec autant de finesse que de tendresse.

(…) Élargissant peu à peu le cercle des personnages qui vont entourer Sándor (principalement des femmes), son roman est composé de 45 chapitres brefs qui lui donnent un air de fugue. La fugue d’une vie qui se retire."

Le Monde, Tiphaine Samoyault
L’art du détachement, 02.02.24


"(…) histoire de l’homme qui ne voulait pas mourir se tient exactement dans cette brume, comme si chacun était soumis à une pression de l’air différente de celle à laquelle nous sommes accoutumés. Le texte commence par la formule canonique des contes et ne quitte jamais complètement cet univers, même s’il relève aussi du roman réaliste et de la parabole. C’est sa façon d’introduire de l’étrangeté dans la réalité d’une ville suisse à l’époque contemporaine. (…)

L’écriture, envoûtante et précise, enroule ainsi plusieurs strates de perception d’un univers rétréci par la maladie, mais qui intensifie toutes les formes de présence. On pense au monde intermédiaire créé par Nathalie Sarraute (1900-1999) avec la sous-conversation où se révèlent les paroles cachées, secrètes ou retenues et, par-là, tous les faux-semblants qui imprègnent les usages et les langages sociaux. (…)

L'art du détachement signifie ici équiper le langage pour sortir des évidences, pour mettre en doute les identités. (…)

Le sujet d’histoire de l'homme qui ne voulait pas mourir est grave. En choisissant d’adopter le «regard retiré à l’intérieur de lui-même» qu’ont parfois les personnes très malades, l’autrice sait que l’éloignement qu’elle cherche à capter est fragile et bouleversant. Mais elle le fait de façon mobile et changeante, en quarante-cinq brèves séquences qui forment comme des mouvements de danse ou des paysages successifs vus d’un train."



La Liberté, Geneviève Bridel
La marche du crabe, 03.02.24

(…) L’accompagnement de ce malade qui ne veut pas mourir inspire à Catherine Lovey un récit qui bouscule les idées reçues sur l’acceptation ou le lâcher-prise, et incite au respect de la liberté individuelle. (…)

Cela n’empêche pas la narratrice de passer constamment de l’exaspération à l’empathie à l’égard de ce voisin devenu un proche, avec qui elle part en balade et qui la priera parfois de l’accompagner dare-dare aux urgences.
Ce mouvement de balancier, Catherine Lovey l’exprime en 45 chapitres courts qui alternent l’observation minutieuse, presque clinique, des ravages de la maladie, et le compte-rendu alerte ou cocasse des réalités d’un quotidien marqué par les restrictions liées à la pandémie. (…)

Pas de grandes phrases pour dire le déchirement que l’imminence occultée de la fin rend intolérable, pour exprimer “la puissante sensation de ce qui nous unit et nous porte à travers l’amitié, l’amour (…)
«Les romanciers se contentent de peu et en font beaucoup», disait un personnage du troisième roman de Catherine Lovey. Attention: loin d’évoquer une quelconque emphase (pas le genre de l’autrice), la phrase est à comprendre ici comme un hommage à la littérature, capable de faire revivre avec pudeur un être dont l’existence aurait, sans elle, sombré dans l’oubli. »



Riviera Chablais Hebdo, Noémie Desarzens
Scruter les pépites de la banalité, 31.01-06.02/24

De simples voisins de palier. Puis le temps passant, des liens se tissent. Une histoire somme toute banale. Mais c’est précisément par cette observation subtile de cette apparente platitude que se révèle le mystère de l’existence humaine. (…)

D’origine valaisanne, l’auteure conçoit l’écriture comme un périple, avec des compagnons de cordée mûrement choisis pour l’accompagner. Ainsi deux figures littéraires ont encadré et guidé la conception de ce roman: les écrits de l’auteur hongrois Sándor Márai et une nouvelle de Léon Tolstoï. “Il faut lire et relire La mort d’Ivan Ilitch. C’est un récit qui m’habite profondément. “(…)

Si ce roman est traversé par des questions existentielles, telles que notre rapport à la maladie et à la mort, Catherine Lovey refuse le tragique. “Avec l’écriture, je tente de matérialiser les sensations. En ce sens, je suis un écrivain de l’entre-deux.” (…)


Le Courrier, Anne Pitteloup
Un pied de nez à la mort, 23.02.24

(…) Au fil d’une quarantaine de chapitres courts, Catherine Lovey raconte les liens qui se nouent entre ces deux solitaires, deux figures ordinaires dont on ne saura quasi rien des détails biographiques (…) Mais au fond, est-il possible de se connaître vraiment, n’est-on pas d’abord donné par nos relations, notre manière d’être au monde et avec les autres? Et ces liens prennent toute leur acuité en situation de crise.

L’humour de la narratrice et son regard sur des scènes parfois cocasses sont sa manière, élégante, de ne pas être dupe, la contrepartie pudique de sa sensibilité. Car l’émotion est ici d’autant plus forte qu’elle naît par la bande: du décalage de plus en plus criant entre le discours de battant de Sándor et la réalité de son corps qui décline. (…)

La voisine respectera jusqu’au bout la version du réel imposée par le malade, même si elle heurte son entourage. Son bras d’honneur à la mort est le miroir de notre déni face à la mort, un aveuglement à la fois intime et sociétal: l’homme qui ne voulait pas mourir c’est chacun·e de nous, effrayé·e et incrédule devant sa propre finitude, en quête d’une pensée magique qui en reporterait infiniment l’issue. (…)

Vigousse, Bérénice L’Épée
Énigme vitale, voir sa voisine et mourir, 23.02.24

(…) Le chemin essentiel, c’est celui de ces deux êtres que rien ne devait rapprocher, et pourtant… Et pourtant il ne s’agit pas ici d’amour, mais bien de ce qui peut se passer entre deux êtres amenés à faire connaissance, bien malgré eux. Au point d’entrer dans une intimité qui dépasse même celle du cadre amoureux. Une intimité de l’esprit, que seuls deux esprits libres d’être qui ils sont peuvent établir, car ils ont à cœur aussi de garantir cette liberté. (…)

Un roman qui a le talent de soulever des questions existentielles tout en proposant quelques pistes de réponses. Ou plutôt des chemins. À prendre, même si on ne sait pas où ils mènent.


Le Temps, Julien Burri
Le bel indifférent et la mort, 24.02.24

(…) Se déroulant en pleine épidémie de covid, l’homme qui ne devait pas mourir devient une fable sur un monde qui refuse de comprendre qu’il court à sa perte et ne change rien à ses comportements. Mais aucune morale, aucun message ne sont assénés, Catherine Lovey est bien plus subtile. Elle module un récit qui avance crescendo dans l’amenuisement, l’effacement, en même temps que se déploie l’émotion du lecteur.

(…) La construction du roman, placé sous le parrainage de Tolstoï (et de l’une de ses plus belles nouvelles, La mort d’Ivan Ilitch, citée en exergue) est musicale, faisant alterner les apparitions et les disparitions du voisin (pour un voyage, une hospitalisation, une fuite sous l’orage).

(…) Depuis son premier livre, L’homme interdit (Zoé, 2005) (…) la romancière n’a cessé de travailler sur le thème de la disparition, de nous parler de la mort avec un mélange de gravité et de légèreté. Elle ne cache pas la déchéance, elle la montre, tout en suscitant chez le lecteur un élan de vie, de compassion, de chaleur.

(…) Dire la finitude mais aussi, par là même, “la force des liens, la puissante sensation de ce qui nous unit et nous porte à travers l’amitié, l’amour, et aussi cette plénitude ressentie face à tout ce qui a été beau et le demeure.” C’est ce miracle que réalise Catherine Lovey: par la grâce de la littérature, son personnage et tous ceux et celles qui lui ressemblent ne mourront jamais.



Réformés, Jacques Poget
Le dur désir de vivre, mars 2024


”C’est terriblement difficile de connaître la vérité sur nous-même…” L’exergue de Sándor Márai situe le propos de ce bref roman, à la fois dense et fluide, d’une écriture sèche, mais musicale, visuelle, incarnée.

”Au fil de ce récit aussi simple et sobre qu’empreint de mystère sont évoquées des existences, déployées des scènes d’anthologie, déroulées des interrogations sur la vie et sa fin; avec une impressionnante puissance de suggestion.


Générations Magazine, Véronique Châtel
Le goût, un ciment puissant entre les générations, mars 2024

(…) Le goût nous façonne et nous relie entre générations. Il enrichit notre rapport au monde et nous donne une longueur d’avance sur l’IA. Gros plan sur le goût et témoignages de si personnalités romandes.

(…) C’est le goût des aliments simples, non trafiqués, qui m’a construite. (…) D’ailleurs, dans mes livres, le rapport à la nourriture et l’importance d’une alimentation simple et saine reviennent systématiquement.

(…) Dans son dernier roman, histoire de l’homme qui ne voulait pas mourir (Zoé, 2024), Catherine Lovey évoque l’importance de la nourriture.




Le Nouvelliste, Laurence de Coulon
Une femme est un écrivain qui n’a pas à être réduite et mise dans un ghetto, 08.03.24

(…) Un livre bouleversant, qui ne tombe jamais dans le pathos, un point de vue inédit sur notre rapport aux autres et à la mort, tout en délicatesse, par l’auteure d’origine valaisanne Catherine Lovey.

(…) J’essaie, c’est mon ambition, de toucher les lectrices et lecteurs par le seul travail d’écriture. Le travail sur la langue. Je fuis les scènes d’émotion, je les fuis moi-même lorsque je les lis chez autrui.

(…) En même temps que la sortie de ce livre qui provoque des réactions fortes chez celles et ceux qui le lisent, j’écris des reportages sur la Russie. J’y suis retournée en 2023, en pleine guerre. Je suis un écrivain du terrain, ancrée dans la vie quotidienne, la réalité des gens. Cette année, je vais notamment écrire un livre collectif avec des Russes en Russie et des Russes à l’extérieur.

En attendant Nadeau, Gabrielle Napoli
histoire de l’homme qui ne voulait pas mourir ou les Braises de palier, mars 2024, No 194

(…) Cet homme et cette femme se lient au fil du temps. Mais en disant cela, on ne dit rien, ou si mal, car c’est précisément dans la relation entre la narratrice et son voisin, plus âgé qu’elle, que réside toute la singularité du récit.

(…) Cette relation n’est jamais amoureuse, et ne favorise pas d’intimité particulière entre les deux personnages, ce qui est peut-être le plus déconcertant pour le lecteur. Quelque chose de très puissant et de très mystérieux pourtant les unit, un lien aussi intense qu’inexplicable. À moins peut-être de penser que la mort à venir – cet avenir que nous avons tous en commun – agit ici non pas comme un révélateur, car il n’y a pas dans le récit de Catherine Lovey de révélation fracassante et extraordinaire, mais comme une sorte de souffle créateur.

(…) histoire de l’homme qui ne voulait pas mourir est un récit captivant, d’une maîtrise impressionnante, tant chaque mot, chaque phrase sonnent parfaitement juste. (…)



Les dernières nouvelles d’Alsace, François Montpezat
Un cœur en exil, 28.03.24


Voici encore un roman de la pandémie. Celui-ci, œuvre de l’autrice Catherine Lovey tranche par son originalité et sa profondeur.

(…) Sándor, d’origine hongroise, est un homme en exil. De ses années sous la dictature, il lui reste un pragmatisme à toute épreuve – il s’en tenait aux faits – et un désintérêt affiché pour l’intérêt général (…)

(…) Sándor émeut sans jamais cesser d’être insaisissable, inspirant un mélange d’empathie et de distance qui fait le charme subtil et légèrement angoissant de ce roman.


à la radio

RTS Culture
Entretien avec Céline O’Clin, mars 2024



Rhône FM
Françoise Berclaz-Zermatten, La Liseuse, Sion, 29.02.24 à 9h40



sur les blogs


L’or des livres, Emmanuelle Caminade
histoire de l’homme qui ne voulait pas mourir


(…) Au travers de cet “homme qui savait que la mort existe, et pensait qu’elle ne le concernait pas”, l’héroïne-narratrice pointe d’une manière douce et tranquille (quoique non exempte d’humour et quelques emportements) nos contradictions, nos mensonges et nos aveuglements plus ou moins conscients.

(…) L’auteure nous plonge dans un univers familier et burlesque qui n’a rien d’idyllique, portant un regard curieux et étonné aussi bien sur son environnement quotidien que sur celui de la narratrice semblant porter sa voix. Comme son compatriote Robert Walser, elle regarde attentivement le monde de l’extérieur, tout en le ressentant intensément de l’intérieur, et dans cet écart se creuse un abîme: celui qui sépare la réalité affichée de la vérité.

(…) La marche inéluctable de Monsieur Sándor vers la mort est par ailleurs l’occasion pour l’auteure de développer ses observations et réflexions sur le monde actuel de la médecine. (…) Elle dénonce “le piège qui nous est tendu par une médecine aux progrès indubitables, mais se faisant avant tout sur le dos d’une quantité considérable de malades expérimentés bien avant que d’être soignés.”



Écrire encore-Weiterschreiben


Reportage filmé, à la bibliothèque de Bienne. Automne 2023.
Chadia Atassi, écrivain originaire de Syrie et Catherine Lovey parlent du travail qu’elles développent ensemble, en tandem, dans le cadre de ce projet qui met en relation des écrivains suisses avec des écrivains en exil. Sous-titres en français.



Monsieur et Madame Rivaz dans les médias

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